Quel est ton rôle au sein de l’IRSEA ?
Premièrement je suis chef de département de Biologie Moléculaire et Communication Chimique. Ce département étudie tous les acteurs moléculaires impliqués dans les différents processus de la communication chimique. Cela comprend l’étude des signaux chimiques et l’étude des mécanismes d’action et des molécules impliquées dans les étapes de perception et de réaction du cerveau face à un signal chimique.
Mon rôle est de manager le département au niveau administratif et scientifique, guider et conseiller mon équipe, valider et élaborer les différentes approches scientifiques, organiser et assurer l’avancée des projets.
D’un point de vue plus scientifique, je participe à la conception des manipulations, la rédaction des protocoles et j’interviens dans l’écriture des demandes d’autorisation des projets comme concepteur d’expérimentation animale.
J’interprète également les résultats et les données de nos essais afin de pouvoir les mettre en avant lors de la rédaction d’un article scientifique, pour la participation d’un congrès ou dans l’objectif de déposer un brevet. Je réalise aussi une veille scientifique et technique.
En tant que directrice enseignement et formation, je m’occupe, avec l’aide de l’administration, de l’élaboration et de la gestion du plan de développement des compétences. En effet, la formation des collaborateurs occupe également une grande place au sein de l’IRSEA.
Mon rôle est de m’assurer que le plan de développement des compétences est suivi, mis à jour, et que les différentes formations sont réalisées par les collaborateurs.
Je gère également le suivi des nombreux stagiaires que nous accueillons chaque année au sein de notre institut de recherche.
Enfin, je m’assure du suivi concernant toutes les interventions extérieures que nous pouvons réaliser dans le cadre de l’enseignement : collaborations et enseignements avec les universités, visite d’un lycée, d’une filière, intervention auprès d’une classe afin de présenter notre institut ou notre métier, etc.
Comment se déroule une journée type ?
Mon quotidien varie en fonction des dossiers et des projets en cours.
Avant un projet, je réalise de la bibliographie, je participe à la rédaction des demandes d’autorisation de projet (APAFIS) et des protocoles de recherche. J’ai des réunions régulières avec mon équipe pour le suivi des projets, la conception des manipulations ou essais à effectuer dans le cadre de ces projets, l’interprétation des données qui en sont issues.
Je m’implique également dans les activités de publications scientifiques concernant mon domaine de recherche.
En tant que chef de département et membre de plusieurs conseils, je participe à de nombreuses réunions, sur la vie de l’institut, son administration ou sa stratégie scientifique par exemple.
Que préfères-tu dans ton travail ?
J’aime le travail en équipe, j’aime les interactions avec les équipes, qu’il s’agisse de mon équipe ou d’autres équipes, en interne ou en externe. J’aime lorsque nous nous réunissons et réfléchissons tous ensemble afin de répondre à une problématique de recherche, analyser nos résultats et émettre des hypothèses.
Globalement, j’aime travailler tout en apprenant et en découvrant de nouvelles choses. Je suis une personne très curieuse, je trouve donc fantastique de pouvoir travailler à en découvrir toujours plus.
J’apprends beaucoup lorsque je fais de la bibliographie, que je relis un article scientifique, lorsque je réalise un essai, ou lorsque je découvre les résultats et que je dois les interpréter, etc. C’est très enrichissant.
Enfin, j’aime aussi l’idée de trouver des choses utiles à la société.
Comment le département de Biologie Moléculaire et Communication Chimique s’inscrit dans une démarche One Health ?
Je pense que le département s’inscrit parfaitement dans cette démarche.
Prenons l’exemple d’un sujet de recherche actuel à l’IRSEA : le microbiote.
Nous étudions si les phéromones peuvent, en plus de diminuer le stress, impacter positivement la constitution du microbiote, qui lui-même permet d’améliorer à long terme la santé des animaux. Cela passe notamment par une résistance aux maladies supérieure grâce à un meilleur développement du système immunitaire. Ainsi, les animaux seraient moins malades et recevraient moins d’antibiotiques.
La consommation d’antibiotique chez les animaux et chez l’Homme est une problématique importante ; grâce à nos recherches, nous pourrions ainsi participer à lutter contre l’antibiorésistance et améliorer la santé des animaux afin d’améliorer la santé humaine, tout en préservant l’écosystème.