Quel est ton rôle et quelles sont tes missions au sein de l’IRSEA ? Je suis directeur de la valorisation scientifique aux côtés de Miriam Marcet Rius, notre mission est de mettre en avant et de valoriser les résultats scientifiques de l’IRSEA. Pour cela, nous essayons d’organiser l’activité de publication et de guider nos collaborateurs lors de la rédaction des articles destinés à des journaux scientifiques internationaux, mais aussi dans la participation à des congrès. Toutes les deux semaines, nous participons au Conseil de Recherche et d’Enseignement (CRE), pendant lequel nous stimulons la discussion autour des projets de publication et de leur avancée, ou autour la participation à des congrès adaptés à nos recherches. Nous essayons aussi de trouver et de proposer des nouveaux congrès où notre travail pourrait être mis en avant afin de gagner en visibilité. Au besoin, nous pouvons apporter notre aide, nos conseils et notre regard scientifique. En tant que chef du Département de Biologie Tissulaire et Communication chimique, mon équipe et moi-même, sommes en charge d’étudier les mécanismes cellulaires et tissulaires à la base de la communication chimique. Comment les sémiochimiques sont détectés, quels sont les organes impliqués dans la perception et dans le traitement du message, que se passe-t-il au sein de l’organisme pour que la détection de ces sémiochimiques engendre un comportement donné. Autant de questions auxquelles nous essayons de répondre en étudiant les cellules, les tissus et les organes. Une partie importante de nos efforts est dédié à l’étude de l’altération de l’organe voméronasal, qui est l’organe détecteur des sémiochimiques, et de l’effet de ces altérations, sur les comportements des animaux affectés. Mon équipe et moi, sommes aussi en train de développer des techniques de culture cellulaire de la muqueuse voméronasale et olfactive qui nous permettent d’aller plus loin dans la compréhension des mécanismes tissulaires dès lors qu’un sémiochimique est utilisé. Parallèlement, nous développons d’autres techniques de culture pour tester l’éventuelle toxicité de certaines molécules et prouver l’innocuité des sémiochimiques sur lesquels nous travaillons. Enfin, nous venons en soutien à la plateforme d’expérimentation animale en réalisant des diagnostics dès lors d’un problème de santé est détecté chez un animal. Comment sont rythmées tes journées ? J’ai une partie de mon temps dédiée aux réunions d’équipes, afin de s’assurer du bon déroulement des différents projets. J’interviens également lors des projets transversaux avec les départements partenaires. Je réalise également les diagnostics, en collaboration avec la technicienne de recherche, afin d’aider et de soutenir la plateforme d’expérimentation animale. Je joue alors un rôle d’anatomopathologue, j’examine les organes, les tissus ou les cellules, pour repérer et analyser des anomalies, afin d’identifier la maladie pour que le clinicien puisse choisir le traitement le plus indiqué Une partie de mon travail consiste également à corriger et écrire les articles scientifiques liés à nos études, les protocoles de recherche et les rapports d’étude. Enfin, comme je fais partie de la direction, une partie de mon temps est dédiée à l’organisation et à la participation à différentes réunions et conseils avec les autres membres du Conseil. Que préfères-tu dans ton travail ? J’ai toujours adoré être au sein des laboratoires et réaliser la lecture au microscope. J’aime également la gestion d’équipe et voir comment nous arrivons à avancer tous ensemble dans nos projets, au sein du Département que je dirige, mais aussi en collaboration avec les autres équipes. A l’IRSEA, J’aime aussi l’aspect recherche appliquée, et comment une découverte peut nous amener à déposer un brevet, qui donnera lieu à un produit qui va pouvoir aider de façon directe les animaux et notre société. Je pense que c’est mon côté vétérinaire qui ressort. J’aime voir l’utilité concrète de mes recherches. Comment le département de Biologie Tissulaire et Communication Chimique s’inscrit dans une démarche One Health ? L‘approche One Health se base sur l’intégration de la santé humaine à celle animale, compte tenu que notre santé est fortement influencée par la santé des animaux avec lesquelles nous partageons notre mode de vie.Notre savoir-faire est extrêmement lié à la pathologie vétérinaire, nos techniques et connaissances nous permettent de regarder directement au sein des cellules et des organes afin d’attester de l’état de santé de l’animal. Si cette santé vient à faiblir, nous sommes en mesure d’en connaître les raisons et de proposer les solutions les plus adaptées. Cette connaissance contribue de façon significative à assurer à la fois la santé des animaux, comme individu et comme groupe, mais aussi la santé de nous tous, qui sommes en contact très strict avec nos animaux de compagnie et les animaux d’élevage, en respectant le concept One Health. Au sein de notre département, nous sommes en mesure de démontrer, comment l’état physiologique de l’animal peut être modulé et amélioré, au niveau tissulaire et organique, grâce à nos recherches et aux produits issus de nos brevets. Nos produits sont à la fois naturels, respectueux de l’environnement, non toxiques pour l’animal, tout en respectant l’équilibre de chacun.Nous pouvons prendre l’exemple des animaux d’élevage destinés à la consommation. En trouvant des alternatives à des produits toxiques, en utilisant moins de pesticides, moins d’antibiotiques, nous assurons également la santé des consommateurs et luttons contre la résistance aux antibiotiques.